"L’interopérabilité du DMA viole les droits fondamentaux", Apple conteste. La FSFE n'est pas d'accord. Si vous pensez également que l'interopérabilité est essentielle à la liberté des logiciels, soutenez-nous !

Actualité

La démocratie mérite mieux que le vote électronique

le:

Cette semaine, 1,1 million d'électeurs français résidant hors de France ont la possibilité de voter par Internet pour élire leurs onze députés. Le vote se fera par le biais d'une application Web nécessitant l'utilisation de logiciels non-libres¹ comme l'indiquent des citoyens utilisateurs de logiciels libres.

La FSFE déplore le recours à des logiciels propriétaires et partage son inquiétude quant au vote électronique. Mais surtout, la FSFE dénonce l'amateurisme de l'État français qui expérimente avec une partie de ses électeurs la mise en place d'un système ne satisfaisant pas aux exigences démocratiques qui s'appliquent à la tenue d'un scrutin national.

« L'organisation du scrutin a été privatisée et placée hors de portée des citoyens » selon Hugo Roy, coordinateur en France de la FSFE. En effet, le code source du logiciel n'a pas été publié et en l'absence de preuve papier, il n'y a aucune façon pour un électeur d'être sûr que son vote a été enregistré et transmis fidèlement à ses intentions.

Alors qu'une procédure de vote classique est censée garantir le secret du vote et la sincérité du scrutin, notamment au moyen d'un isoloir, d'une urne transparente et d'un décompte des votes vérifiable par chacun ; aucune de ces précautions n'est prise à ce jour avec ce vote électronique à distance. Celui-ci rendrait même la fraude ou les erreurs indétectables. Pour ces raisons, le vote électronique a fait l'objet de critiques sérieuses dans de nombreux pays. En 2011, la Cour suprême allemande a imposé des conditions draconiennes² aux processus de vote électroniques.

« L'organisation de ce scrutin par Internet est totalement inconsciente, selon Hugo Roy. Il s'agit d'une véritable régression du droit de vote et de la démocratie, cachée par l'apparence du progrès technique : le vote est traité comme un gadget. »

La FSFE demande au gouvernement français de restaurer le respect dû au processus démocratique et d'abandonner cette méthode de vote qui comporte de graves lacunes.

Contact

Équipe française de la FSFE
france@lists.fsfe.org
Hugo Roy : +33608741341

Footnotes

  1. L'application pour voter nécessite d'installer la version propriétaire de Java fournie par Oracle. source
  2. Décision du 3 mars 2009 concernant le vote par ordinateur